« La culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié. »
« La culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié. »
La FITF a entrepris en 2013 de solliciter l’inscription de la tradition séculaire de « l’art de la trompe » sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel (PCI) de l’humanité, dans le cadre de la convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel approuvée par la France en 2006.
Compte tenu de sa légitimité tenant à son histoire (création en 1928), la fédération internationale des trompes de France a considéré qu’il était pertinent sinon nécessaire de lancer ce projet. Les objectifs en sont les suivants :
> Conforter / renforcer la FITF dans son rôle de promoteur de la trompe. Si c’est en France que l’instrument utilisé aujourd’hui a acquis son identité, il a été adopté également dans d’autres pays d’Europe où cet art s’est implanté et a connu sa propre évolution. La trompe est actuellement pratiquée dans les pays frontaliers de la France : Belgique, Pays Bas, Luxembourg, Allemagne, Suisse, Italie mais également en Europe Centrale et même sur d’autres continents (Etats-Unis).
> Préserver, développer, valoriser le patrimoine culturel de la trompe.
> Populariser ce patrimoine en l’ouvrant au grand public et en le faisant davantage connaître des chercheurs.
> Mettre en œuvre des mesures de sauvegarde pour assurer la pérennité de cette tradition, en impliquant tous les moyens possibles : l’écrit, le son, les manifestations sociales, etc…
La candidature préalable obligatoire à l’échelon national a été approuvée par le ministère de la Culture, qui a inscrit « l’art des sonneurs de trompe » à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France au titre des pratiques musicales.
Dans le prolongement de cette première étape, venait tout naturellement la démarche de « reconnaissance au patrimoine culturel immatériel de l’Humanité de l’UNESCO ». Dans cette optique, il nous est apparu tout naturel d’associer les nations voisines au sein d’un dossier multinational, afin de valoriser notamment la capacité de la communauté des sonneurs, à travers cette pratique musicale singulière, à évoluer dans un bassin culturel favorisant ces échanges. Les pays éligibles ont été les pays qui remplissaient la condition préalable d’une reconnaissance officielle de l’art de sonner de la trompe inscrit au patrimoine immatériel dans leurs pays respectifs. Outre la France, satisfaisaient cette obligation : la Belgique, l’Italie, et le Grand-Duché de Luxembourg.
Il a donc été constitué un comité de pilotage (COPIL) à quatre participants.
Ce comité de pilotage a débuté son travail communautaire le 11 mars à Rainans (Jura).
Une série de réunions plénières s’est déroulée dans chaque pays concerné avec la présence des délégués ministériels respectifs, avec une périodicité de 6 semaines, environ. Tous les frais de déplacements et d’hébergements incombant à la France ont été couverts en intégralité par des dons successifs.
Un travail important était réalisé dans chaque comité national pour mener ses études entre chaque réunion plénière,
Au fur et mesure de la tenue des réunions, nous sommes convenus que la France allait déposer, au nom des trois autres pays, le dossier commun de candidature auprès de l’UNESCO, en rapport avec le nombre supérieur de sonneurs sur son territoire et la localisation sur son sol du siège de la FITF.
Le dossier multinational a été présenté à Paris le 6 février 2019 devant le ministère français de la Culture, porteur officiel du projet, sous l’intitulé final mûrement discuté « l’art musical des sonneurs de trompe : une technique instrumentale liée au chant, à la maîtrise du souffle, au vibrato, à la résonance des lieux et à la convivialité ». Les ambassadeurs auprès de l’UNESCO se sont alors réunis pour signer la recevabilité du dossier. Il en résulte que ce dossier sera effectivement pris en considération par « l’Organe d’évaluation ». Réponse : fin d’année 2020.
L’objet de notre démarche de reconnaissance est véritablement « l’art de sonner » de la trompe et non l’instrument lui-même.
Cet « art », difficile à maîtriser, contraint le sonneur à des entraînements pratiquement journaliers avec une réelle rigueur qui lui permettra de rejoindre d’autres instruments tels que, piano, orgue, violoncelle, autres cors naturels ou modernes avec la volonté de communiquer auprès d’autres communautés. Tel est véritablement le cœur de notre démarche.
Cette présentation n’a pas empêché de mettre en valeur le travail fondamental des moniteurs d’écoles et de stages pour amener le sonneur à un niveau suffisant pour s’intégrer dans un groupe où il prendra plaisir à sonner en privilégiant la convivialité entre amis, dans des manifestations popularisant ainsi cet instrument.
La trompe pouvant atteindre 110 décibels est également utilisée comme moyen de communication en forêt. Cette seule utilisation pourrait s’affranchir de cette formation contraignante et rigoureuse, car le seul but est de communiquer. Mais la meilleure qualité possible est toujours recherchée par le sonneur quelque soit l’objectif recherché.
François Favre et Paul Delatour
Nous faisons appel à tous les pratiquants et sympathisants de la trompe, détenteurs d’archives.
> E-mail : culturelle@fitf.org
> Tél 06 82 83 62 70
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Crédit photo Christophe Gaye